En fait l'on peut séparer le débat sur deux points bien distincts :
- les capacités d'éditing des machines modernes
- l'utilisation du clic (sur scène principalement).
L'éditing en studio, je suis pour. Gain de temps, d'argent, facilité. Je joue, j'avoue comme un cochon. Mais un cochon qui multiplie les séances studio. Je n'ai pas besoin en général d'être beaucoup recalé, par contre, je joue beaucoup plus détendu, et donc mieux, quand je sais que je peux l'être...Exemple type, j'enregistre un morceau, l'intro passe niquel, je suis bien dans le couplet, pré refrain bien péchu, le petit breack qui va bien, je plonge dans le refrain etc...je me rend compte que la prise est bonne, c'est LA prise, et arrive le breack de fin. Si je sais que je peux être édité, je ne vais pas me prendre la tète, me stresser à l'idée de pourrir cette belle prise avec une fin foireuse, je le prend comme il vient, j'ai un filet pour me rattraper en cas de soucis. Autre chose plus extrême encore, et là je vais peut être me faire taper sur les doigts, c'est que l'éditing me permets d'enregistrer des plans pas encore tout à fait acquis sur le plan technique. Les phases de pré prod étant ce qu'elles sont on n'a pas forcement le temps de travailler à loisir le breack basse batterie de la mort qui tue qui va bien, on a toujours une GC qui est à la ramasse, etc etc...Deux solutions, soit retarder la prise le temps d'acquérir le passage en question, soit l'enregistrer avec ses défauts (pas énormes non plus, l'éditing ne fait pas tout) et tout retravailler ensuite en vue des live. Et souvent le budget nous pousse à la seconde solution. Suis je un tricheur? Sans doute. Mais le plan, il faut le bosser de toute manière par la suite, j'ai juste gagner du temps (et des roubles)...
Je me souviens d'un concert de Metallica ou James s'excuse de ne pouvoir jouer tel morceaux car le bassiste ne connait pas encore l'intro, qu'il a pourtant enregistrer... ca arrive aux pros aussi...
Le second point, le clic. Perso je fais de la musique à connotation très electro. Donc clic à tous les étages, en live, en repet, et en impro...Ce n'est pas un frein, ni une bride. C'est au contraire l'ami de confiance qui ne vous lâchera jamais (au contraire de certains bassistes et grateux..
). Ton morceaux sonne à 124 bpm, et bien tu le jouera à ce tempo à chaque fois, ca permets de scénariser bien plus efficacement la prestation live, ca aide le mec aux lumières, l'ingé son voire le DJ image. Ma musique manque t'elle de spontanéité pour autant? Non. je passe mon temps à jouer avec le clic, un coup devant un coup dans le fond, à lui tourner autour, à le "butiner". J'aime jouer avec le clic à la blanche. C'est fou ce qu'on peut faire de ces longs silences. Et le public aime voir des musiciens qui s'éclatent, qui sentent le truc. C'est le dernier de leur soucis de savoir si le batteur à un clic ds les oreilles ou non...ce qui était loin d'être le cas la dernière fois que j'ai vu Deep Purple sur scène...
Vendredi j'ai fait mon premier concert (23 ans, dépucelage tardif
) :
. J'ai sans doute eu un jeu un peu mécanique, mais perso j'étais carré et rassuré.
