Tony Williams
- Geronimo
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Tony Williams
Si ce nom ne vous dit rien, il est temps qu'il vous dise quelque chose...
Un sens presque inné de la batterie et du rythme...à 17ans il jouait dans le groupe de Miles Davis avec Herbie Hancock à peine pas moins plus vieux que lui, Ron Carter, Wayne Shorter.
Ce line up est dans le fantastique "Nefertiti" dans lequel Tony ré-invente la batterie, il a déjà tout compris, la musicalité, le placement, la technique, la finesse...c'est vraiment un musicien hors pair, et on en parle toujours...
J'aime un peu moins sa période Lifetime, mais ça reste du grand tout de même...
J'en connais un qui va surement ajouter sa pate à ce topic, hein Laurent?
Allez foncez vous acheter "Nefertiti", je vous le recommande très chaudement!!!
Un sens presque inné de la batterie et du rythme...à 17ans il jouait dans le groupe de Miles Davis avec Herbie Hancock à peine pas moins plus vieux que lui, Ron Carter, Wayne Shorter.
Ce line up est dans le fantastique "Nefertiti" dans lequel Tony ré-invente la batterie, il a déjà tout compris, la musicalité, le placement, la technique, la finesse...c'est vraiment un musicien hors pair, et on en parle toujours...
J'aime un peu moins sa période Lifetime, mais ça reste du grand tout de même...
J'en connais un qui va surement ajouter sa pate à ce topic, hein Laurent?
Allez foncez vous acheter "Nefertiti", je vous le recommande très chaudement!!!
- soft
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qui c'est ? un batteur ???
ouais, parlons en! à la double il touche pas une cacahuète, alors excuse!
en plus le goût pour les couleurs!
il aurait voulu faire une orientation professionnelle tapissier-décorateur il était mal!
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il aurait voulu faire une orientation professionnelle tapissier-décorateur il était mal!
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Re: qui c'est ? un batteur ???
c'est clair, il aurait ruiné Chaosphere de Meshuggah si il avait joué dessus. une honte!soft a écrit :ouais, parlons en! à la double il touche pas une cacahuète, alors excuse!
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Tooooonyyyyy!!!
Eh Eh, Géronimo, tu m'as eu.
Le voilà mon pavé
Tony, c'est mon Dieu, avec Elvin. Ca ne me rend pas très original...
Comme dit plus haut, Tony c'est d'abord une révolution dans le jeu sous tous ses aspects, dont tous les éléments sont présents dès ses 17 ans...
Un séisme d'une telle ampleur que chez Miles sa position est centrale, la batterie est une voix à part à laquelle les autres instruments répondent. Miles en parle très bien dans son autobiographie, Tony c'était "l'étincelle créatrice" de son quintet.
C'est presque Tony le leader par moments, surtout quand on écoute les enregistrements qui ont précédé "in a silent way".
Le jeu de Tony :
- Un son immédiatement identifiable : un des premiers à adopter la GC de 18" (il évoluera ensuite vers des fûts plus gros et une GC de 24"), avec un son à la fois plein et sec, sans trop de résonance. Un son de cymbale hallucinant, pour moi peut-être le plus beau son de ride, une charlé qui prend ses libertés avec le sempiternel 2 et 4, pour jouer des syncopes, s'insérer dans les phrases des toms et de la caisse, se taire parfois, et jouer tous les temps plus tard.
- Une énorme technique je trouve, avec une indépendance portée à une nouvelle hauteur pour l'époque au service d'idées nouvelles à chaque mesure. Et tout est joué avec une très grande dynamique, du pppp au fffffffff !!
- Un jeu très pur et sobre sur les ballades, avec un son et un jeu aux balais qui montre que Tony a parfaitement assimilé les anciens
- Un "bottage de cul" permanent des autres musiciens : Miles disait qu'il fallait "être sacrément attentif à tout ce qu'il jouait, sinon il était capable de vous perdre en une seconde". Ca ne veut pas dire que ce qu'il fait est illisible ou "n'importe quoi", ça veut dire qu'il faut aux autres musiciens un degré d'écoute et une compréhension des découpages du temps plus élevés que dans d'autres situations musicales. Tony joue en avant du temps, ce qui donne une sensation d'urgence à la musique. Il accélère également souvent le tempo, par rapport aux versions plus anciennes d'une part, mais aussi pendant le thème lui-même. Le tout swingue à fond, mais ce n'est pas un swing "fauteuil en cuir-cadillac V8", mais plutôt "siège baquet-Porsche 911 préparée".
- Des solos qui sont des vraies pièces selon moi. Qu'il parte simplement d'un roulé décomposé caisse claire (pas un press roll) pour développer sur les toms, ou de mélodies sur les toms en frisé, il y a des idées, du son, qui sont à chaque fois totalement originaux. Et quand j'écoute son solo sur "miles in Antibes", je reste à chaque fois scotché par le solo en lui même mais aussi par le culot de ce gamin de 17 ans, sur la scène de Juan les pins, qui joue avec le silence, les 3 pour 4, qui casse complètement la logique des solos à la Rich/Krupa.
Alors, qu'écouter de Tony? (Subjectivité me voilà!)
- Comme dit Géronimo, Nefertiti est un grand disque, mais s'il représente un certain achèvement du Quintet de Miles, je ne dirai pas que c'est la pierre angulaire de Tony
- Jackie Mc Lean "Vertigo" : c'est un des premiers enregistrements de Tony, qui illustre bien que "tout était déjà presque là"
- Tout le second quintet de Miles Davis et notamment Nefertiti, mais aussi "My Funny Valentine", "ESP", "Miles Smiles", "Miles in Antibes", j'arrête, je vais tous les citer.
- Quand Tony a quitté Miles, il a fondé son groupe, le Tony Williams Lifetime. Le premier disque "emergency" est très brut, plein d'énergie, en trio avec Mc Lauglin à la guitare et Larry Young à l'orgue. Personnellement, j'ai un faible pour les disques postérieurs du Lifetime, notamment "ego" et "Million Dollar Legs", toute la période avec Allan Holdsworth. Pour une fois, il y a une super "compil" du Lifetime qui est un très bon achat.
- Le Quintet VSOP : soit le Quintet de Miles dans lequel Freddy Hubbard remplace Miles est aussi à écouter. Tony a alors sa grosse batterie.
- Marvellous de Michel Petrucciani est intéressant.
- J'adore enfin les derniers disques de tony avec son Quintet, notamment "Native Heart", et le Live. Quelques compos de Tony, dont certaines sont de vrais standards.
Avec le temps, on a reproché à Tony (notamment G. Paczinski) d'avoir perdu le sens des nuances et d'avoir gardé seulement l'aspect "gros son". Je ne suis que partiellement d'accord dans la mesure où c'est l'évolution personnelle d'un musicien, on aime ou on n'aime pas, mais Tony ne s'est pas cantonné à jouer toute sa vie ce qu'il a fait à 17 ans. Que l'on soit moins sensible au son récent est une affaire de goût... Et puis, s'il jouait souvent puissamment, il n'avait aucunement perdu son toucher et son sens des nuances, ses prestations en attestent. Ira Coleman, son dernier contrebassiste disait toute son admiration pour le maître et avait été interrogé sur les difficultés d'un contrebassiste à jouer avec un batteur qui joue aussi fort : "Il ne faut pas confondre un batteur bruyant et un batteur qui joue puissant. Le jeu de Tony est toujours musical et il ne joue jamais puissamment à mauvais escient" (vieille interview de Jazz magazine).
Pour ceux qui aiment, le tome 3 de "Une histoire de la batterie de Jazz" par Georges Paczinski consacre près d'un tiers des pages à Tony Williams, avec analyse du jeu à partir de relevés, parcours d'apprenrissage, etc. une bible!
Le voilà mon pavé
Tony, c'est mon Dieu, avec Elvin. Ca ne me rend pas très original...
Comme dit plus haut, Tony c'est d'abord une révolution dans le jeu sous tous ses aspects, dont tous les éléments sont présents dès ses 17 ans...
Un séisme d'une telle ampleur que chez Miles sa position est centrale, la batterie est une voix à part à laquelle les autres instruments répondent. Miles en parle très bien dans son autobiographie, Tony c'était "l'étincelle créatrice" de son quintet.
C'est presque Tony le leader par moments, surtout quand on écoute les enregistrements qui ont précédé "in a silent way".
Le jeu de Tony :
- Un son immédiatement identifiable : un des premiers à adopter la GC de 18" (il évoluera ensuite vers des fûts plus gros et une GC de 24"), avec un son à la fois plein et sec, sans trop de résonance. Un son de cymbale hallucinant, pour moi peut-être le plus beau son de ride, une charlé qui prend ses libertés avec le sempiternel 2 et 4, pour jouer des syncopes, s'insérer dans les phrases des toms et de la caisse, se taire parfois, et jouer tous les temps plus tard.
- Une énorme technique je trouve, avec une indépendance portée à une nouvelle hauteur pour l'époque au service d'idées nouvelles à chaque mesure. Et tout est joué avec une très grande dynamique, du pppp au fffffffff !!
- Un jeu très pur et sobre sur les ballades, avec un son et un jeu aux balais qui montre que Tony a parfaitement assimilé les anciens
- Un "bottage de cul" permanent des autres musiciens : Miles disait qu'il fallait "être sacrément attentif à tout ce qu'il jouait, sinon il était capable de vous perdre en une seconde". Ca ne veut pas dire que ce qu'il fait est illisible ou "n'importe quoi", ça veut dire qu'il faut aux autres musiciens un degré d'écoute et une compréhension des découpages du temps plus élevés que dans d'autres situations musicales. Tony joue en avant du temps, ce qui donne une sensation d'urgence à la musique. Il accélère également souvent le tempo, par rapport aux versions plus anciennes d'une part, mais aussi pendant le thème lui-même. Le tout swingue à fond, mais ce n'est pas un swing "fauteuil en cuir-cadillac V8", mais plutôt "siège baquet-Porsche 911 préparée".
- Des solos qui sont des vraies pièces selon moi. Qu'il parte simplement d'un roulé décomposé caisse claire (pas un press roll) pour développer sur les toms, ou de mélodies sur les toms en frisé, il y a des idées, du son, qui sont à chaque fois totalement originaux. Et quand j'écoute son solo sur "miles in Antibes", je reste à chaque fois scotché par le solo en lui même mais aussi par le culot de ce gamin de 17 ans, sur la scène de Juan les pins, qui joue avec le silence, les 3 pour 4, qui casse complètement la logique des solos à la Rich/Krupa.
Alors, qu'écouter de Tony? (Subjectivité me voilà!)
- Comme dit Géronimo, Nefertiti est un grand disque, mais s'il représente un certain achèvement du Quintet de Miles, je ne dirai pas que c'est la pierre angulaire de Tony
- Jackie Mc Lean "Vertigo" : c'est un des premiers enregistrements de Tony, qui illustre bien que "tout était déjà presque là"
- Tout le second quintet de Miles Davis et notamment Nefertiti, mais aussi "My Funny Valentine", "ESP", "Miles Smiles", "Miles in Antibes", j'arrête, je vais tous les citer.
- Quand Tony a quitté Miles, il a fondé son groupe, le Tony Williams Lifetime. Le premier disque "emergency" est très brut, plein d'énergie, en trio avec Mc Lauglin à la guitare et Larry Young à l'orgue. Personnellement, j'ai un faible pour les disques postérieurs du Lifetime, notamment "ego" et "Million Dollar Legs", toute la période avec Allan Holdsworth. Pour une fois, il y a une super "compil" du Lifetime qui est un très bon achat.
- Le Quintet VSOP : soit le Quintet de Miles dans lequel Freddy Hubbard remplace Miles est aussi à écouter. Tony a alors sa grosse batterie.
- Marvellous de Michel Petrucciani est intéressant.
- J'adore enfin les derniers disques de tony avec son Quintet, notamment "Native Heart", et le Live. Quelques compos de Tony, dont certaines sont de vrais standards.
Avec le temps, on a reproché à Tony (notamment G. Paczinski) d'avoir perdu le sens des nuances et d'avoir gardé seulement l'aspect "gros son". Je ne suis que partiellement d'accord dans la mesure où c'est l'évolution personnelle d'un musicien, on aime ou on n'aime pas, mais Tony ne s'est pas cantonné à jouer toute sa vie ce qu'il a fait à 17 ans. Que l'on soit moins sensible au son récent est une affaire de goût... Et puis, s'il jouait souvent puissamment, il n'avait aucunement perdu son toucher et son sens des nuances, ses prestations en attestent. Ira Coleman, son dernier contrebassiste disait toute son admiration pour le maître et avait été interrogé sur les difficultés d'un contrebassiste à jouer avec un batteur qui joue aussi fort : "Il ne faut pas confondre un batteur bruyant et un batteur qui joue puissant. Le jeu de Tony est toujours musical et il ne joue jamais puissamment à mauvais escient" (vieille interview de Jazz magazine).
Pour ceux qui aiment, le tome 3 de "Une histoire de la batterie de Jazz" par Georges Paczinski consacre près d'un tiers des pages à Tony Williams, avec analyse du jeu à partir de relevés, parcours d'apprenrissage, etc. une bible!
Dernière modification par So What ? le ven. 12 mai 2006, 08:52, modifié 1 fois.
- So What ?
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- Inscription : jeu. 1 déc. 2005, 18:31
- Matos : Gretsch USA Custom 2004 self-import et Drop G, Gary, Istanbul Mehmet, Zildjian K, BOSPHORUS, Roland TD12.
- Localisation : marseille
Merci! Mon boulot m'oblige à beaucoup écrire, ça aide...cyra a écrit :Ptain t'écris vachement bien mec,
rien à rajouter......
Ah, si! Moi je l'ai vu en concert, en VRAI!
Moi zaussi je l'ai vu en concert!! Et même deux fois! Une fois au festival "atout Frioul", en plein air, avec Hancock, Carter, Shorter, et un trompettiste dont le nom m'échappe sur le coup. J'allais dire Nicholas Payton, mais ce n'est pas lui. C'était terrible.
Et surtout... je l'ai vu dans une salle de 200 places, près de Montpellier, avec son Quintet et j'étais à deux mètres de lui. Il était à peine repiqué, tu t'en doutes. C'est là qu'on mesure le vent que déplaçait Tony sur sa Gretsch, et toute la magie de son jeu!!!
c'etait en quelle annes il me semblait que william avait quitter gretsch pour DW ...laurentb4901 a écrit :Merci! Mon boulot m'oblige à beaucoup écrire, ça aide...cyra a écrit :Ptain t'écris vachement bien mec,
rien à rajouter......
Ah, si! Moi je l'ai vu en concert, en VRAI!
Moi zaussi je l'ai vu en concert!! Et même deux fois! Une fois au festival "atout Frioul", en plein air, avec Hancock, Carter, Shorter, et un trompettiste dont le nom m'échappe sur le coup. J'allais dire Nicholas Payton, mais ce n'est pas lui. C'était terrible.
Et surtout... je l'ai vu dans une salle de 200 places, près de Montpellier, avec son Quintet et j'étais à deux mètres de lui. Il était à peine repiqué, tu t'en doutes. C'est là qu'on mesure le vent que déplaçait Tony sur sa Gretsch, et toute la magie de son jeu!!!
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- Localisation : marseille
C'était en 91 et début 92. Et il jouait sur sa belle Gretsch jaune canari, crois-moi!vince a écrit :
c'etait en quelle annes il me semblait que william avait quitter gretsch pour DW ...
Je ne sais pas pourquoi il est allé chez DW. Il a conservé à peu près le même son, mais un tout petit peu moins bien à mon goût en allant chez Dibabeuliou...
J'ai même une affiche du concert "intime" à Prades-le-lez, dédicacée de tous les musiciens...
Je me souviens encore des chaussures bicolores de Tony, qui dansaient littéralement sur les pédales. Talon pointe sur la charlé, pour jouer ses noires à 160 à la blanche, et il jouait en pointe sur la pédale de GC, avec un débit monstrueux
- Geronimo
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- Inscription : dim. 13 nov. 2005, 17:09
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Merci Laurent d'avoir fourni le vide de mon topic
D'autant que le contenu est à peu près tout ce que je voulais dire sans trouver les mots justes
Merci encore, et bravo Tony...on t'adore!!!
Prades le lez, et dire que j'ai habité pendant plusieurs années à St Vincent de Barbeyrargues si tu connais Laurent
Tout ça pour dire aussi que vous en avez eu de la chance de le voir jouer en vrai, je me morfonds de ne pas avoir eu cette chance...
Au fait la salle à Montpellier c'était pas le jam quand même?
D'autant que le contenu est à peu près tout ce que je voulais dire sans trouver les mots justes
Merci encore, et bravo Tony...on t'adore!!!
Prades le lez, et dire que j'ai habité pendant plusieurs années à St Vincent de Barbeyrargues si tu connais Laurent
Tout ça pour dire aussi que vous en avez eu de la chance de le voir jouer en vrai, je me morfonds de ne pas avoir eu cette chance...
Au fait la salle à Montpellier c'était pas le jam quand même?