Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labourés)

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lazare.C
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par lazare.C »

en lisant ce débat, je ne me sens pas du tout "à la page". je connais même pas 10% des noms que vous citez et pour moi, toutes les musiques que vous jugez "commerciales" ou "vite consommées vite oubliées" je ne les connais même pas... j'écoute pas la radio car ce que j'y entends "me soûle"...
je découvre des fois des trucs "inconnus" qui me plaisent en parcourant les annonces, les forums, en surfant sur youtube, on sent que ces oeuvres ont été faites dans des garages, par des "semis-pros" qui galèrent pour en vivre, et finalement, elles ne sont pas "oubliées" puisque le grand public ne les ai jamais "consommées", elles existent pour elles-mêmes, hors de toutes les majors et chaines radios qui orientent le goût des masses... en ce sens, la révolution technologique est une chance extraordinaire pour les créateurs.

je voudrais aussi vous rappeler que dans les années 1970, des groupes comme les beatles ou les pink floyd étaient diffusés à LONGUEUR d'ANTENNE tous les jours pendant des semaines... était-ce de la daube ? (oui pour certains !) mais ça a forgé nos goûts... aujourd'hui, ils sont devenus "des classiques" et ça débecque parfois les djeuns qui ont 30 ans de moins que moi...

tout ça pour dire qu'il est bien délicat de cerner d'où nos goûts nous viennent (matracage médias/découvertes familiales/école/réseaux amicaux/hasard) et que les "oeuvres de marketing" jugées telles par certains deviendront parfois les "chefs-d'oeuvre" de demain pour d'autres.... ;)

deux "petits" groupes français que j'ai aimé en découvrant leurs batteurs sur le web ces derniers temps
lullaby
http://lullaby-music.com/ batteur "benjamin"
Naosol & Waxx
http://fr.wikipedia.org/wiki/Naosol_%26_Waxx batteur mathieu gayout

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ellipse
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par ellipse »

Je me sens particulièrement concerné par le sujet, sortant depuis quelques mois de ce que l'on appelle le free jazz... dénomination actuellement particulièrement galvaudée... puisqu'il fréquemment est de bon ton de qualifier ainsi tout groupe ou formation se réclamant des musiques improvisées.

S'agissant des styles commerciaux, ma foi...

...chacun procède comme il l'entend. Evidemment, je serais prompt à l'intransigeance si je ne me rappelais tout de même pas qu'étant musicien, je risquerais fort de sacraliser la chose musicale et qu'après tout, depuis Kant (disons que c'est ce brave Emmanuel qui l'a placé en exergue) le beau est ce qui plaît universellement sans concept. Car l'on a tôt fait de verser dans une sophistique lourde, en assortissant la qualité de la note à qui l'écoute...

...s'il y a de l'offre, c'est qu'il y a une demande qui lui correspond ! On n'y changera rien : n'oublions pas que c'est un processus participant des strates incontournables référant à une "masse" et s'achevant, bien plus loin, sur ce qu'on pourrait nommer l'"élite", ces vocables aussi dangereux les uns que les autres. En caricaturant et en sautant les registres, qui écoute de la dance est méprisé par le rappeur... qui est méprisé par le musicien de rock... qui est méprisé par le jazzman... etc...

...je me souviens d'ailleurs d'un sujet qui avait fait couler beaucoup d'encre et qui posait cette question : "le jazz est-il le seul cadre d'innovation/d'invention batteuristique..."

En résumant : à chaque individu son monde esthétique et tout ira bien.

Pour ma part, et pour donner quelques uns de mes goûts musicaux représentatifs de cette musiques non conventionnelles, je citerai la forme progressive du Krautrock avec A. Düül 1 et 2, Tangerine Dream de la première époque, Wallenstein, Dzyan, Guru Guru, Ash Râ Tempel, Exmagma, Floh de Cologne, Popol Vuh, K. Schultze, Triumvirat, Xhol, etc... etc... et la musique de Canterbury.

Pas réceptif... à la variété, au "rock d'adolescent" et plus si affinités, au rap, au (prétendu) R'n'B du moment, à la techno, au reggae, au jazz, à la musique classique, à l'électro et progressif actuels... pour les cinq derniers, ma considération est totale mais le cœur n'y est pas.

...car je suis resté dans l'immense esprit de liberté des années 67"/74" et je n'en sortirai plus :coeur:

Comme je l'ai préalablement écrit, je sors du free jazz depuis la fin de l'année dernière, sans remord ni regret. Dans cet univers, on y rencontre une somme d'individualités dont les intentions n'ont pas forcément l'intégrité et la rectitude dont on pourrait les présupposer...

...alors, je ne citerai qu'une seule personne laquelle, pour ma part, est d'un engagement sans faille et d'une honnêteté tant artistique qu'intellectuelle à toute épreuve : Didier Lasserre.

Mais je finirai sur une note (distordue) : le métal extrême et ses augustes intervenants me fascinent, tant par ce qu'ils jouent que par leur investissement dans le style.

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Cletus-Awreetus
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par Cletus-Awreetus »

Pavé césar!


C'est intéressant comme sujet... Ayant au final assez peu de musiciens dans mon entourage direct, le "tu écoutes des trucs bizarres", j'y ai tellement eu droit... A la fois à raison (parce que j'écoute effectivement des trucs difficiles d'accès¹) et à tort (je suis loin de n'écouter que ça, et les gens s'attendent tellement à me voir écouter des trucs bizarres que quand j'écoute des trucs plutôt accessibles qu'ils ne connaissent pas, ils rejettent directement).

Le premier truc qu'il faut admettre je pense, c'est que tout le monde ne s'intéresse pas à la musique. Il y a plein de gens qui "écoutent" ça comme ça sans se prendre la tête parce qu'ils trouvent ça sympa, mais sans s'y intéresser plus que ça et sans réellement écouter². J'ai aussi des amis qui aiment le rock pour danser. Forcément, les critères ne seront pas les mêmes, et quand on adore danser, on finit par aimer et écouter la musique sur laquelle on danse, qui est loin de répondre aux critères de qualité d'un musicien.

Alors ouais, c'est loin de mon approche d'exploration et de passion pour le domaine. Et je ne reprocherai à personne de ne pas s'intéresser à la musique... Parce qu'en fait, on n'a qu'une vie, et un temps limité pour faire des choses, et on ne peut pas s'intéresser à fond à tout (déjà, aller en profondeur dans un domaine c'est pas mal, tout le monde ne le fait pas).
Personnellement, je ne m'intéresse pas au cinéma ; non pas que je n'aime pas ça mais je n'accroche pas plus que ça et l'idée d'aller voir des films m'enthousiasme assez peu. Généralement, quand je vois des films, c'est des trucs relativement bateau, et je ne doute pas qu'un passionné de cinéma aurait à redire sur les films que j'aime bien. Bon, Star Wars et Pirates des Caraïbes, au pif, c'est sympa mais c'est sans doute pas les plus grandes références des cinéphiles, c'est plutôt de la culture "de masse" - ça ne m’empêche pas d'aimer ça et de ne pas avoir envie de m'intéresser plus que ça en profondeur au cinéma.
Même chose pour les jeux vidéo, j'aime beaucoup jouer mais j'ai au fond assez peu de connaissances
Alors si des gens font la même pour la musique... Bah, admettons. C'est pas moi qui leur jetterai la pierre.³

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<°(((< Ceci est une pause cachalot, pour aérer le texte⁴
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Voilà, ça c'était pour la partie "tout est relatif". Maintenant, je vais passer à la partie "analogie à deux balles"⁵

Je suis en études de physique à un niveau avancé, et vais a priori finir physicien.
En physique, on peut plus ou moins définir deux domaines : la physique fondamentale, et la physique appliquée.⁶
La physique fondamentale, c'est de l'exploration, essayer de comprendre comment fonctionne le monde et le décrire... En gros, ça ne sert à rien, à part à comprendre le monde. Par exemple, un type qui superpose des couches d'atomes de fer et de chrome pour voir ce que ça fait, et se rend compte que quand on applique un champ magnétique là-dessus, la résistance de son alliage baisse (ça s'appelle la magnétorésistance géante)
Après la physique fondamentale, il y a la physique appliquée. Là, c'est des types qui utilisent les travaux des précédents pour faire des trucs cools et "utiles". Par exemple, la magnétorésistance géante, c'est le principe qui est utilisé dans tous les disques durs modernes pour pouvoir lire ce qu'il y a d'écrit dessus.

Si on est purement pragmatique, on peut se dire que la recherche fondamentale, ça ne sert à rien. D'ailleurs, c'est parfois vrai, ça arrive que des recherches ne trouvent aucune application. Généralement, entre la partie fondamentale et les applications, ça se compte en dizaine d'années d'ailleurs.
D'ailleurs, en fait, actuellement, la recherche fondamentale a de plus en plus de mal, parce qu'on lui demande de servir à quelque chose - grosso modo, pour avoir des moyens pour faire sa recherche, il faut dire à quoi ça va servir. Ce qui bride énormément la créativité et l'inventivité, parce que dans la recherche fondamentale, on ne sait pas ce qu'on va trouver généralement⁷.
Et au final, ça pénalise la recherche appliquée aussi, parce qu'elle dépend totalement de la recherche fonda pour faire quelque chose.

Qu'est-ce que ça vient faire là?
En y réfléchissant, on peut faire une différenciation entre musique fondamentale et musique appliquée : en gros, entre l'avant garde et les musiques de grande diffusion. Il y a des types qui vont sortir des sentiers battus, et des types qui derrière vont s'en inspirer et faire des choses beaucoup plus accessibles. Et il faut les deux : les premiers donnent aux deuxièmes l'émulation dont ils ont besoin, là où les deuxièmes donnent une visibilité aux premiers. Et il n'y en a pas qui soient meilleurs/plus musiciens que d'autres.

Et si on regarde ce qu'il se passe aujourd'hui, on a l'impression que les premiers sont de plus en plus mis à l'écart et qu'on ne s'y intéresse plus (pour les mêmes raisons qu'en recherche : rentabilité avant tout). Ce qui est très dangereux, en fait... Parce qu'au final, c'est tout qui s'appauvrit. Personnellement, en rock je n'ai rien vu de vraiment nouveau sortir depuis un bon moment⁸... (Là où en Jazz, il y a des trucs fabuleux et très écoutables qui sortent - parce que le jazz est un style que l'on cherche moins à rendre populaire et qui peut donc se débrouiller tout seul?)

------------------------------------------------------
Conclusion :

Soyons clairs, je déteste l'élitisme et la séparation entre culture "de masse" et "raffinée"(à défaut de meilleur mot). Mais clairement, on ne peut pas revendiquer que tout le monde s'intéresse à la musique de façon poussée (mon premier disque des Art Bears il m'a fallu trois semaines pour commencer à l'apprécier - c'est irréaliste d'imaginer que tout le monde puisse faire cet effort).
Ça n'empêche que le côté "une musique n'est viable que si elle est écoutée"/"c'est VOS goûts qui comptent"/etc... Est excessivement délétère et nuit au milieu musical dans son ensemble à mon avis. Quand on voit la différence entre la musique "de masse" d'aujourd'hui et celle des années 70, on se dit que ça a drôlement évolué, et pas dans le bon sens... Tout n'est pas relatif en musique, et il y a quand même clairement des morceaux/groupes qui sont nettement plus intéressants/sympas que d'autres. Si on ne laisse pas à l'avant-garde une place où se mettre, c'est tout le monde qui en pâtit. Ça ne veut pas dire que l'un vaut mieux que l'autre, ça veut dire que les deux sont complémentaires et qu'on a besoin des deux.

Je vais juste donner mon exemple : mon père était prof de musique, et j'ai baigné dans le jazz et les musiques du monde dès le début... Ça n'empêche que j'ai commencé à vraiment me passionner pour la musique avec la découverte de... Rammstein. Bon, aujourd'hui ce que j'écoute le plus, c'est du post-punk, du prog, du psychédélique, du jazz-rock et du jazz moderne...
On pourrait dire que c'est d'un niveau autrement plus élevé (Rammstein c'est sympa, mais ça casse pas trois pattes à un canard non plus), n'empêche que je ne m'y serais jamais intéressé directement, et que je serais passé à côté si je n'avais pas commencé par un truc un peu plus basique et accessible.


------------------------------------------------------
¹ Au pif : rock en opposition, post punk,...
² Ce que j'appelle vraiment "écouter", c'est se concentrer sur la musique et ne faire que ça. En gros, de l'écoute active.
³ J'aimerais juste bien qu'ils arrêtent de me voir comme un cinglé :mrgreen:
⁴ Et aussi parce que j'avais envie de mettre une connerie ici⁴²
⁴² La pertinence c'est pour les faibles
⁵ *pan pan clac*⁵²
⁵² Le clac c'est le bruit de la porte que je ferme en sortant
⁶ Cela dit, ça vaut pour la recherche scientifique en général
⁷ Un exemple : la découverte des pulsars (nobel 1974) est partie de "c'est quoi ce signal bizarre que j'ai sur mon détecteur?"
⁸ Après, si des gens ont des contre-exemples à me proposer ça m'intéresse hein.

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boomfred
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par boomfred »

Attention les z'enfants, la musique de masse des 70s en France, c'est Cloclo, pas Led Zep.
Juste que Led Zep aussi vendait des tonnes de disques.

Rappelons-nous la naissance du Top 50 en 84. Le truc est poussé par Lescure et d'autres enfants du rock parce qu'ils sont convaincus que Mireille Mathieu ne vend pas tant de disques que ça, contrairement à ce que racontent les Carpentier et la télé.
Bilan, quand sort le premier Top, les numéros un, c'est Peter et Sloane.
Genre de douche froide.

Une chose est sûre : le rapport des gens à la musique a changé. Aujourd'hui, c'est un papier peint, il faut en entendre partout, pour tout, pas pour ça qu'on l'écoute.
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ellipse
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par ellipse »

boomfred a écrit : Une chose est sûre : le rapport des gens à la musique a changé. Aujourd'hui, c'est un papier peint, il faut en entendre partout,
Tout à fait, et ça tape sur les nerfs, avec leur politique à la noix du - 3 dbs :evil: :x

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Mouton-carnivore
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par Mouton-carnivore »

Sympa l'anecdote du "top 50" Boomfred ! :lol:

Cletus-Awreetus, outre les groupes que tu cites, j'aime bien ton analogie avec la science. D'autant que cette perméabilité des contre-cultures vers la culture de masse est une réalité sociologique. Il n'y a qu'à observer comment les midinettes "pop" actuelles tentent de s'approprier l'imagerie punk-rock. Où comment la new-wave pop sirupeuse des 80's s'est inspirée de l'imagerie post-punk par exemple.
On prend un courant minoritaire, on le débarrasse de ce qui fait peur, et on en fait un élément de mode...

Pour autant, le débat me semble complexe a argumenter car il y a une grande inconnue: qu'est-ce que les "goûts musicaux qui sortent des sentiers battus" ?
Il y a de fortes chances que nombres d'entre nous y mettent des choses différentes...

Il ne faut pas oublier, avant toute chose, que la musique est un marqueur social pour de nombreux groupes (au sens social, pas "band"). Ainsi, à travers la musique qu'ils écoutent certains groupes trouvent un moyen de se reconnaitre et de se valoriser (ce qu'on écoute c'est bien, la musique "de masse" c'est de la merde).

Combien de métalleux (exemple que je trouve typique) revendiquent écouter une musique qui "sort des sentiers battus", et que tout le monde rejette ? Et ce, alors même qu'ils remplissent des festivals et que la majeure partie de la presse musicale et de l'industrie instrumentale s'adresse à eux en priorité ?

Combien de milliers de fois avez vous rencontrés des gens qui déclarent avoir des goûts différents parce qu'ils écoutent des stars du rock des 70's (led zep, pink floyd, etc) ?

Pourquoi ne suis-je pas surpris, par exemple, que Cletus-Awreetus aime Art Bears ? Et pourquoi suis-je à peu près certains que nous avons les mêmes disques dans nos discothèques respectives ? A-t-on des goûts si "hors-normes" s'il suffit de se connecter à un forum pour trouver d'autres gens qui écoutent les mêmes groupes "obscurs" que soi ?

Vous vous êtes déjà amusé à traîner sur des forums de "style de musique" ? J'ai trainé un temps sur un forum de "progressif", et j'ai toujours trouvé amusant d'observer l'uniformité de la catégorie socio-professionnelle représentée...

Et puis bon... Vous en connaissez beaucoup des gens qui écoutent Mireille Mathieu (à part au Japon) ? Elle en devient underground du coup ? :mrgreen:

Bref, à part se targuer d'être quelqu'un d'unique, avec des goûts pointus, et de faire partie d'une élite qui, elle seule, comprend une musique qui n'est pas à la portée d'une masse bêlante abrutie par de la musique de supermarché, je ne vois pas trop où ça peut nous mener...

Enfin, concernant la faible qualité supposée de la musique "pop" (comprendre "tout ce qui passe à la radio"). Si on se penche dessus sérieusement, il y a souvent plus de travail derrière (arrangement et production notamment), que pour certains groupes de rock/metal plus ou moins "underground"...

:bellal'irish:

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boomfred
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par boomfred »

Pas mieux.

A force d'être hors des sentiers battus, on se retrouve hors des sentiers tout courts. Et tout seul.
Qui veut faire / écouter de la musique qui ne s'adresserait qu'à lui / elle seul(e) ?
Pas moi.

Par contre, l'argument du "plus de travail" ne tient pour moi. Si des j'en foutre arrivent à pondre de la musique qui me parle, je prends. De la même façon, si c'est difficile et/ou travaillé mais que j'aime pas, ben j'écoute pas.

Tout ça pour dire que la plupart de mes proches se méfient de mes goûts "différents" autant que je ne me reconnais que peu, voire pas dans les leurs.
Est-ce que j'ai raison et eux tort ?
C'est évident : oui. :mrgreen:
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par ellipse »

Mouton-carnivore a écrit :
Enfin, concernant la faible qualité supposée de la musique "pop" (comprendre "tout ce qui passe à la radio"). Si on se penche dessus sérieusement, il y a souvent plus de travail derrière (arrangement et production notamment), que pour certains groupes de rock/metal plus ou moins "underground"...
:bellal'irish:
Tu peux ajouter free jazz et assimilés pour le travail de production ; pour ces artistes là, très fréquemment, c'est le moins pour le plus. D'ailleurs, j'y souscris.

Et c'est vrai, le travail mix/mastering est très important dans la musique pop que tu cites... ce qui est normal : il faut polir la note pour que celle-ci séduise.

A chacun son intégrité et son authenticité...

...amen.

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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par doume »

Les 70 je les ais vécu en direct live, oui la musique c'était Cloclo et Sheila, mais en même temps Whole lotta love était sortie en 45 tour, Pop 2 la premiere émission vraiment rock passait Magma, Soft machine, etc... le samedi à 18h00, à l'époque j'allais parfois en boite pour danser c'était James Brown, les Stones , Free, Cream etc j'y ai même entendu King crimson et même Magma.
Donc une musique moins ou pas formaté du tout, plus ouverte et un peu pareil dans la tête des gens.

Personellement je n'ai eu aucune éducation musicale dans ma famille c'était peu ou pas de musique a part ce qui s'échappait de la radio.
Premier émois avec des tout ce qui est un peu jazz ou rock , Beatles , dixieland etc ....
En fait j'ai tout découvert au lycée: Hendrix, Cream , puis Magma , Zappa , Coltrane etc...
En fait comme dit Cleetus certain sont sensible à la musique sont plus curieux et d'autre pas du tout.
Certains ne mange que de la bouffe industrielle, d'autres apprenent à faire la cuisine, choisissent les ingrédients en fonction des saisons, savent faire la différence entre entre une tomate poussée à l'air libre et une sous serre, comme on peut se régaler d'un groove joué par un batteur plutôt qu'une boite à rhythme.
Mes gouts trés éclectiques jazz , rock 70, soul, funck, classique, chanson française.
Disons que c'est plutôt une nécéssité j'ai besoin de changer d'univers souvent .
J'aime bien les musiques ou il ya de la matiere: Magma, Zappa, Corea, Hancock, M.Davis, Hendrix etc...
Des trucs plus accessibles peuvent aussi me ravir surtout si ça groove et donne envie de se bouger: JB, EWF etc...
Le classique c'est par poussée en ce moment c'est les Russes : Moussorgsky: Picture at an exibition.

Ce que je déplore le plus actuellement c'est la maniere dont on formate la musique tout est mis dans des petites cases dont il ne faut pas sortir.
J'hallucine quand j'entend dans tel style de métal le batteur doit faire tel truc sinon c'est pas du death c'est du chaipakoi.
Bref ça ma soule :)

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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par boomfred »

En même temps, t'es pas non plus un perdreau de l'année, et sauf erreur, quand t'étais jeune, les vieux trouvaient que ta musique ne valait rien et qu'elle n'était qu'un truc de dégénérés du bulbe.
;)
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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par ellipse »

boomfred a écrit :En même temps, t'es pas non plus un perdreau de l'année, et sauf erreur, quand t'étais jeune, les vieux trouvaient que ta musique ne valait rien et qu'elle n'était qu'un truc de dégénérés du bulbe.
;)
Evidemment, et on peut remonter comme ça de génération en génération...

L'essentiel, c'est de s'en remettre à soi et à ses préférences. A chacun ses goûts.

Lorsque je faisais un scène free, le curieux me disait que c'était spécial, l'amateur de rock, que ça ne "groovait" pas (je déteste intimement ce verbe), bref... et si je respectais les jugements de chacun, je me faisais plaisir et c'était bien suffisant.
doume a écrit :Ce que je déplore le plus actuellement c'est la maniere dont on formate la musique tout est mis dans des petites cases dont il ne faut pas sortir.
J'hallucine quand j'entend dans tel style de métal le batteur doit faire tel truc sinon c'est pas du death c'est du chaipakoi.
Bref ça ma soule :)
Mais toute musique correspond à des critères spécifiques s'agençant en un format caractéristique indépendamment duquel on ne pourrait le nommer. Et c'est normal, sinon, l'on ne saurait de quoi on parle ! Le free jazz a son format, tout comme le jazz, tout comme la trance, le métal, la pop, le reggae et j'en passe... ce "formatage" figure l'architecture d'un style. Ca ne sort pas de là.

Enfin, il faut de tout pour faire un monde, non ? A chacun sa musique, selon ce qu'il en attend.

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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par virgule »

Je pense que la différence la plus notable depuis les années 70 est "l'industrialisation" massive dans le domaine des arts, et le fait que les commerçants ont senti plus que jamais la possibilité de faire beaucoup d'argent avec les arts en général (peinture, musique et autres).
Ce qui fait que les investissements se fait sur des produits de plus en plus lisses, ou alors l'intégration des produits périphériques (underground, etc.) dans des formats facile à vendre et ne demandant pas trop de réflexion. Sur lequel se rajoute un marketing massif et un taux de rotation extrêmement court dans les radios afin d'ancrer les morceaux à vendre dans la tête des gens.

@Ellipse : c'est marrant j'ai toujours détesté aussi le verbe groover, je trouve qu'il n'a pas grand sens

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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par Mouton-carnivore »

virgule a écrit :Je pense que la différence la plus notable depuis les années 70 est "l'industrialisation" massive dans le domaine des arts
Je pense que ça a même commencé avant les 70's...
Il suffit de lire l'autobiographie de Zappa pour retrouver la même critique, pour la musique des années 50/60. L'émergence du "rock blanc" notamment, qui rendait largement commercialisable la musique de noirs que l'on ne pouvait vendre à l'époque...
Toujours les lêmes débats et rengaines depuis...

Les 70's étaient, elles aussi formatées. Sans quoi on ne pourrait se dire "ça sonne 70's".

Ca me rappelle les débats actuels sur les forums photos, avec leurs confrontations argentique/numérique... Ouvrez un livre de photographie du début xxième, vous trouverez exactement les mêmes arguments (perte de qualité, industrialisation, consumérisme) concernant le passage à la pellicule 35mm.

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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par ellipse »

virgule a écrit :@Ellipse : c'est marrant j'ai toujours détesté aussi le verbe groover, je trouve qu'il n'a pas grand sens
:cocktail:

Oui, c'est devenu pénible, en tout cas pour mes oreilles... si ça ne "groove" pas, alors c'est fichu, on n'est plus dans le coup... bref... :|
virgule a écrit :Je pense que la différence la plus notable depuis les années 70 est "l'industrialisation" massive dans le domaine des arts, et le fait que les commerçants ont senti plus que jamais la possibilité de faire beaucoup d'argent avec les arts en général (peinture, musique et autres).
Absolument rien à ajouter à ce que tu écris, nous parlons le même langage !

Indépendamment de cela, et pour en revenir à la musique qualifiée d'"elitiste", est qu'on a coutume, dans certains milieux musicaux (le free jazz et assimilés par exemple), de précéder ou superposer à l'œuvre une architecture intellectuelle...

...ça, ça m'ennuie profondément. Car il n'y a, quant à l'écoute d'un espace sonore, aucune explication à donner : la musique se donne comme elle est, dans ce que l'on pourrait nommer sa "brutité". Peu importe de quels artifices conceptuels on souhaite l'orner, afin de la placer immédiatement dans un registre esthétique de qualité "supérieure".

En sortie de concert, lorsque je la leur demandais, certaines personnes hésitaient à donner leur opinion, craignant de paraître abusivement naïves, voire ridicules... et imaginant que la "note libre" participaient d'une compréhension spéciale... ce que je leur répondais : qu'en musique, les mots sont superflus. On aime ou on n'aime pas. C'est tout. Qu'il y a bien plus de technique dans les musiques dites conventionnelles. Que l'exécution effective de celles-ci est autrement plus recherchée. Que le fait de peindre à sa guise, selon les traits de sa spontanéité, la toile sonore, sans astreintes ni contraintes est simplissime, la seule difficulté étant d'oser, d'être sûr de soi...

...et encore...

...car l'on ne vient pas à la musique improvisée du jour au lendemain, il faut une lente maturation, en d'autres termes, improviser, ça ne s'improvise pas, mais hors de cela, il n'y a rien.

C'est une des raisons fondamentales qui m'ont fait abandonner les collaborations de tous types (acousmatique, improvisation en trio et plus, en association avec des danseuses, des peintres, des sculpteurs, etc...). On drape sa démarche d'une matière intellectuelle inconsistante pour masquer des vacuités de tous types (technique, par exemple) et spécialement, pour s'assurer une reconnaissance artistique immédiate...

...c'est hors des sentiers battus, donc forcément, "c'est mieux, il y a plus d'intelligence dans l'intention, la démarche, le geste"...

La musique, on l'aime ou on ne l'aime pas, c'est tout. Qu'elle soit minoritaire ou plébiscitée, elle est ce qu'elle est au fond de soi.

Pour ma part, le mot s'arrête lorsque la note commence.

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Re: Goûts musicaux hors des sentiers battus (et même labouré

Message par virgule »

Mouton-carnivore a écrit : Je pense que ça a même commencé avant les 70's...
Il suffit de lire l'autobiographie de Zappa pour retrouver la même critique, pour la musique des années 50/60. L'émergence du "rock blanc" notamment, qui rendait largement commercialisable la musique de noirs que l'on ne pouvait vendre à l'époque...
Toujours les lêmes débats et rengaines depuis...

Les 70's étaient, elles aussi formatées. Sans quoi on ne pourrait se dire "ça sonne 70's".

Ca me rappelle les débats actuels sur les forums photos, avec leurs confrontations argentique/numérique... Ouvrez un livre de photographie du début xxième, vous trouverez exactement les mêmes arguments (perte de qualité, industrialisation, consumérisme) concernant le passage à la pellicule 35mm.

Je suis d'accord sur le fait que c'était déjà présent dans les années 70, c'est un processus qui a commencé il y a longtemps, mais qui s'est largement accéléré depuis ces années là justement.

@Ellipse dans les musiques savantes ou de niche/genre, il y a toujours la peur de n'être pas assez conforme au groupe, ce qui est un peu triste quand on veut être non-conformiste :-)

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